In abstentia. Rouge sang. Fin des jacinthes. Début du carnage. Rouge sang. Soumise aux effets délétères du retrait. Que chercher désormais sinon l’intranquillité ? (Replis des tisseuses lentes non Pénélope(s).) Voraces injonctions, armures bruissantes inutiles, révoquées les tentatives d’appoint, c’est le bazar sur toute la ligne. Quelle ligne ? Où se trouve le cadre ? Naïveté du genre. Le corps dans tous ses états. Fin des ébats. Rouge sang. Stupeur du sentiment, tel arrimage vif hors de la bande prospère. Zéro pointé. Les mots à l’affût. Sempiternelle question du lien, de l’attache. Tout fout le camp. Brutalité du beau mérite. Il n’y a de défaites que seul devant sa glace, dans sa conscience. Alors répéter en soi le geste, silencieusement. S’exercer à la solitude peuplée. (Éclipse du datif éthique.) La vérité de l’existence, c’est l’existence, n’est-ce pas ? Il faut déplier ce qui peut l’être. S’acharner. Mais où ? Et dans quel but ?
Est-ce de cela qu’il s’agit maintenant ? Au jour défait du jour ? Que dire de la pâture exquise, de la saveur évanouie du présent simple ? (Accepter l’absence, redoutable épreuve.)
N’être rien, et tenir. La jeunesse est belle. (Dans l’instant fugitif, tout parle de jouissance.) Tous les matins d’été ont l’air d’être les premiers du monde. Mais ensuite ? Disparaître furtivement sans forces pour l’exégèse ? Ou s’envoler à l’appel des terres lointaines ? Se distraire. Où sont les vertus conquérantes, mélancoliques de l’esprit ? Tout est à faire. Soit. (Une vague de vie parcourt la phrase.) Il n’y a pas de honte à être heureux. Retrouver sa mesure profonde. Devenir. Qu’importe l’éternité.

Joseba Eskubi, Insomnia (2011)
In abstentia. Roja sangre. Fin de los jacintos. Inicio de la matanza. Roja sangre. Sometida a los efectos funestos de la retirada. ¿Qué buscar a partir de ahora si no la intranquilidad? (Pliegues de tejedoras lentas no Penélope(s)). Voraces exhortaciones, armazones resonantes inútiles, una vez revocadas las pruebas auxiliares, un barullo en toda regla. ¿Qué regla? ¿Dónde está el marco? Ingenuidad por el estilo. El cuerpo en todas sus formas. Fin de la broma. Roja sangre. Estupor de la emoción, ese ensamblaje vivo fuera de la cinta próspera. Apuntando al cero. Las palabras al acecho. Sempiterna cuestión del vínculo, de la atadura. Todo se va al traste. Brutalidad del noble mérito. Las únicas derrotas se dan estando solo frente al espejo, en la conciencia. Entonces repetir dentro de sí el gesto, en silencio. Ejercitarse en la soledad habitada. (Eclipse del dativo ético). La verdad de la existencia es la existencia ¿no? Hay que desplegar aquello que puede serlo. Afanarse. ¿Pero dónde? ¿Y con qué fin?
¿En eso consiste ahora? ¿En el día rendido del día? ¿Qué decir del pasto exquisito, del sabor desvanecido del presente simple? (Aceptar la ausencia, temible prueba).
No ser nada, y aguantar. La juventud es hermosa. (En el instante fugitivo, todo habla del placer). Todas las mañanas de verano parecen las primeras del mundo. Pero ¿y luego? ¿Desaparecer furtivamente sin fuerzas para la exégesis? ¿O esfumarse al reclamo de tierras lejanas? Distraerse ¿Dónde están las virtudes conquistadoras, melancólicas de la mente? Todo está por hacer. Sea. (Una ola de vida recorre la frase). No hay vergüenza en ser feliz. Recuperar su medida profunda. Convertirse. Qué más da la eternidad.
De Milonga (2010). Traducción de A.C.H.